Des puits de carbone plus impactant que l’on ne pensait en Chine
Si la Chine est le plus grand pollueur au monde, elle met en oeuvre différentes politiques pour réduire son impact environnemental dont l’implantation d’une quantité incroyable d’arbres. Une étude récente révèle que l’absorption de carbone par ses forêts était jusqu’à présent sous-estimée.
Les résultats de cette recherche viennent d’être publiée dans la célèbre revue scientifique Nature. Ses auteurs se sont penchés sur l’impact des puits de carbone terrestre, des réservoirs ayant la faculté de stocker, par un mécanisme naturel ou artificiel, le carbone atmosphérique.
Pour ce faire, ils ont eu recours à une multitude de sources de données. Il s’agit notamment de satellites de télédétection, de la disponibilité en eau dans le sol ainsi que d’observations du CO2.
Les deux zones de puits de carbone se trouvent centrées dans le sud-ouest du pays, dans les provinces du Yunnan, du Guizhou et du Guangxi, ainsi qu’au nord-est, en particulier les provinces du Heilongjiang et du Jilin. Elles représentent pas moins de 35% de la totalité des puits de carbone de l’Empire du Milieu selon les chercheurs.
Dans le détail, la biosphère terrestre du sud-ouest de la Chine, de loin la plus grande région d’absorption, représente un puits d’environ -0,35 pétagramme par an, soit 31,5 % du puits de carbone terrestre chinois. La biosphère terrestre du nord-est de la Chine, saisonnière présente quant à elle un bilan annuel net est d’environ -0,05 pétagramme par an, soit approximativement 4,5 % du puits de carbone terrestre chinois. A titre d’information, un pétagramme représente un milliard de tonnes de dioxyde de carbone.
Remettons ces données dans un contexte plus global, la Chine aurait émis en 2017 selon les estimations pas moins de 2,67 pétagrammes de carbone lié à l’utilisation de combustibles fossiles.
Le Professeur Shaun Quegan de l’Université de Sheffield étudie le bilan carbone de la Terre mais n’a pas participé à cette recherche. Si ces résultats ne sont globalement pas une surprise à ses yeux, il a tout de même été étonné d’apprendre l’impact du puits du sud-ouest.
Il a également tenu à rappeler que la capacité des nouvelles forêts à absorber le carbone diminue avec le temps, à mesure que le taux de croissance diminue et que les systèmes se stabilisent.
La Chine est la première source mondiale de dioxyde de carbone produit par l’homme, responsable d’environ 28 % des émissions mondiales.
Mais elle a récemment fait part de son intention de plafonner ces émissions avant 2030, puis de passer à la neutralité carbone d’ici 2060.