Le rôle du système cannabinoïde dans la prévention de la dépendance suite à un traumatisme infantile

Selon une récente étude menée par l’Université de Linkoping en Suède, les niveaux élevés de substances cannabinoïdes de l’organisme pourraient aider à prévenir le risque de dépendance chez les individus ayant subi des maltraitances durant leur enfance.

Cette étude, publiée dans la revue Molecular Psychiatry, souligne également que les cerveaux de ceux qui n’ont pas développé de dépendance suite à ces maltraitances pourraient traiter les signaux sociaux liés aux émotions de manière plus efficace.

Le lien entre les maltraitances infantiles et la dépendance

Des études précédentes ont déjà démontré que les maltraitances infantiles multiplient par trois le risque de développer une dépendance à l’âge adulte. Cependant, peu de recherches ont été menées sur le rôle du système endocannabinoïde et des endocannabinoïdes dans la régulation des réponses au stress et à la douleur.

Un échantillon représentatif

Les chercheurs ont étudié un échantillon d’environ 100 jeunes adultes, répartis en quatre groupes de taille égale :

  1. Des individus ayant été exposés à des maltraitances infantiles et ayant développé une dépendance.
  2. Des individus ayant été exposés à ces maltraitances, mais n’ayant pas développé de dépendance.
  3. Des individus n’ayant pas été exposés à ces maltraitances, mais ayant développé une dépendance.
  4. Des individus n’ayant subi aucune maltraitance et ne présentant aucune dépendance.

Méthodologie de l’étude

Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont d’abord mesuré les niveaux d’endocannabinoïdes dans des échantillons de sang. Ils ont ensuite réalisé plusieurs expériences pour tester les réactions au stress des participants et ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour étudier leurs réactions à des stimuli sociaux.

Une résilience liée à un système endocannabinoïde plus actif

Les résultats de l’étude ont montré que la résilience est associée au groupe d’individus ayant subi des maltraitances durant leur enfance sans pour autant développer de dépendance par la suite. Ce groupe présentait une fonction du système endocannabinoïde plus active et une activité cérébrale différente. Lorsqu’ils étaient confrontés à des stimuli sociaux, ces individus montraient une activité plus importante dans trois zones du cerveau. Deux de ces zones font partie d’un réseau cérébral qui concentre l’attention et les capacités cognitives sur ce qui est crucial à l’instant présent et adapte le comportement des individus à leur environnement et à leur activité.

Perspectives futures

Les chercheurs prévoient d’approfondir leurs recherches en étudiant les différences de fonctionnement du système endocannabinoïde et de réponses au stress entre le groupe résilient et les autres groupes.

Sources : Eureka News Alert, Molecular Psychiatry

Camelia

Camelia

La science nous permet d'appréhender notre environnement avec rationalité, mais j'ai toujours à cœur de remettre de l'humain dans cette grille de lecture. Notre planète, nos écosystèmes, notre santé, tous ces sujets me passionnent et je les partage avec vous au fil de mes articles. Je vis à Paris avec mes bottes toujours à proximité pour m'échapper à la moindre occasion.

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