Un médicament utilisé pour le diabète aiderait significativement à la perte de poids
Selon une nouvelle étude à laquelle ont participé des chercheurs britanniques, un médicament habituellement utilisé pour le diabète aide à réguler la sensation de faim et facilite la perte de poids des personnes obèses.
Cette recherche qui a duré 68 semaines et menée par des scientifiques de l’University College de Londres a impliquée près de 2 000 hommes et femmes répartis dans 16 pays d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud et d’Asie. Les participants présentaient un poids moyen de 105 kilos avant le début de l’étude à l’automne 2018.
Les résultats de la recherche, financée par la société pharmaceutique Novo Nordisk, ont été publiés dans le New England Journal of Medecine.
Les participants ont pris une dose hebdomadaire de 2,4 mg de sémaglutide (ou un placebo correspondant) par injection sous-cutanée tels que le font les diabétiques pour l’injection d’insuline. Ils ont également bénéficié chaque mois de séances de conseil individuelles dispensées par des diététiciens agréés, dans le but de les aider à respecter le régime hypocalorique et à accroître leur activité physique.
Les hommes et femmes ayant pris le fameux médicament ont en moyenne perdu 15,3 kilos, avec une réduction de l’IMC de -5,54. A titre de comparaison, le groupe placebo a observé une perte de poids moyenne de 2,6 kg avec une réduction de l’IMC de -0,92.
La baisse de poids conséquente constatée chez les participants a induit des effets vertueux dont une diminution du taux de sucre dans le sang, des graisses sanguines et de leur pression artérielle, des facteurs de risque pour le diabète et les maladies cardiaques.
« Les résultats de cette étude représentent une avancée majeure pour l’amélioration de la santé des personnes souffrant d’obésité. Les trois quarts (75 %) des personnes ayant reçu 2,4 mg de Sémaglutide ont perdu plus de 10 % de leur poids corporel et plus d’un tiers ont perdu plus de 20 % (…) » a commenté Rachel Batterham, professeur de médecine au sein de l’UCL et l’un des auteurs de cette recherche. Il fallait par le passé nécessairement recourir à la chirurgie amaigrissante pour obtenir ce type de résultat ajoute en substance le professeur Batterham.
Le Sémaglutide a la particularité d’être constitué d’un composé semblable à l’hormone humaine, libérée dans le sang par l’intestin à l’issue des repas. La prise de ce médicament favorise la perte de poids en diminuant la faim, en augmentant la sensation de satiété et en leur permettant de réduire leur apport calorique.
« L’impact de l’obésité sur la santé a été mis en lumière par le COVID-19, dans la mesure où l’obésité augmente considérablement le risque de mourir du virus, ainsi que le risque de nombreuses maladies graves diminuant l’espérance de vie notamment les maladies cardiaques, le diabète de type 2, les maladies du foie et certains types de cancers. Ce médicament pourrait avoir des implications majeures pour la politique de santé britannique dans les années à venir » a également précisé Betterham.