Première modélisation 3D d’oeufs de dinosaures
L’accélérateurs de particules de Grenoble a permis de modéliser en 3D les crânes d’embryons de très anciens dinosaures. L’équipe derrière cette recherche a notamment constaté que le schéma de développement embryonnaire n’a pas changé en 200 millions d’années.
Pâques n’aura certainement pas la même saveur pour les français en 2020, confinement oblige. Cela étant, les passionnés d’histoire peuvent se consoler grâce aux révélations offertes par des œufs de dinosaures, en l’occurrence de Massospondylus carinatus, un herbivore au long cou ayant vécu il y a environ 215 millions d’années. Il s’agit en l’occurrence d’une trentaine d’œufs découverts en 1976, dans des nids conservés par les sédiments, qui contenaient des embryons à différents stades de développement.
Ils ont été pour la première fois exposés aux rayons X de l’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility, en français l’installation européenne de rayonnement synchrotron), un appareil aux capacités exceptionnelles situé à Grenoble. Les rayons X qu’il génère sont en mesure de traverser la matière, notamment minérale des fossiles, sans l’altérer.
Il a fallu quelques années pour que les données récoltées soient traitées par les scientifiques de l’Université de Witwatersrand de Johannesbourg, qui ont dirigé cette recherche. Leurs résultats viennent d’être publiés en ce début du mois d’avril dans la revue Scientific Reports.
Ils ont principalement rapporté que ces embryons se développaient d’une manière très semblable à ce qui est observable aujourd’hui chez les lézards ou encore les crocodiles, tous parents des dinosaures disparus.
« C’est incroyable que sur plus de 250 millions d’années d’évolution des reptiles, la façon dont le crâne se développe dans l’œuf reste plus ou moins la même. On a coutume de dire : on ne change pas quelque chose qui fonctionne ! », lance Jonah Choiniere, l’un des co-auteurs de l’étude.
Les chercheurs indiquent par ailleurs que les embryons ne se situaient qu’à 60% de leur développement, tandis que les précédentes recherches suggéraient une mort peu avant l’éclosion.
