Les animaux qui essaient de paraître vocalement plus gros apprennent bien les sons
Les animaux qui abaissent leur voix pour paraître plus gros sont ceux qui apprennent le mieux les sons, à en croire une nouvelle étude parue dans Max Planck Institute for Psycholinguistics.
La taille du corps détermine la fréquence des sons générés par les animaux, or de nombreuses espèces ont trouvé des moyens de se grossir ou de se présenter plus petits qu’ils ne le sont vraiment.
Andrea Ravignani, chercheur au MPI, explique ce phénomène : “La nature regorge d’animaux qui développent des grands organes vocaux capables d’émettre des sons graves, se donnant l’apparence d’animaux bien plus gros qu’ils ne le sont réellement.”
Les biologistes parlent d’une “signalisation malhonnête” pour qualifier les stratégies adoptées par ces espèces, qui pourraient être motivées par la sélection sexuelle. En effet, les mâles de plus grande taille ou dotés de compétences plus élevées en chant (autrement dit capables de produire des notes très hautes ou très basses) attirent davantage de femelles et inversement.
Les chercheurs ont analysé les sons et la taille de 164 mammifères différents, des souris aux singes en passant par les otaries et les lamantins. Ils ont constaté que les espèces qui truquent leur taille corporelle sont davantage susceptible d’être des animaux qui apprennent bien les sons qu’ils entendent. Les scientifiques veulent désormais étudier d’autres animaux et savoir si ce phénomène s’applique notamment aux oiseaux. Ils suggèrent même un lien avec l’évolution de la parole humaine. “Nos ancêtres ont peut être appris à parler après avoir émis des sons plus forts ou produit des sons aigus” concluent-ils.