Les 5 drogues qui vous rendront le plus accro

Certaines molécules créent une forte addiction chez ceux qui les consomment. Elles entraînent des dommages sur leur utilisateur, mais créent aussi des dégâts dans la société toute entière. Certaines drogues sont évidemment très connues, mais d’autres molécules, en vente libre, s’avèrent surprenantes. Voici les 5 drogues les plus dangereuses au monde pour leur caractère addictif.

1 : l’héroïne

La drogue la plus addictive entre toutes. Sur l’ensemble des tests et des échelles de mesures mises au point par ceux qui l’étudient, l’héroïne coche toutes les cases.

Classée dans la catégorie des opiacés, la molécule d’héroïne augment le niveau de dopamine dans le système nerveux, et tout particulièrement dans les centres de dépendance du cerveau. Le niveau de dopamine a même été mesuré, en laboratoire, à 200 % du niveau de récompense maximal.

L’addiction est rapide. L’usager a un « flash » original à la première prise, qu’il cherchera désespérément à retrouver ensuite, en vain, du fait de l’accoutumance elle aussi rapide. Ce qui le poussera à consommer en augmentant sa consommation.

L’héroïne est aussi mortellement dangereuse : de toutes les drogues, c’est celle dont la dose nécessaire à la satisfaction est la plus proche de la zone létale. Il faut à peine cinq fois plus de drogue pour tuer son utilisateur que pour le satisfaire. Cela peut sembler beaucoup, mais la petitesse des doses rend la mesure compliquée, surtout en état de manque.

L’héroïne est considérée comme la deuxième drogue ayant entraîné le plus de dommage à ses utilisateurs et à la société. Seule sa relative rareté l’empêche d’atteindre a première marche.

2 : la cocaïne

La « coke » est sans doute une des drogues les plus connues au monde. « Sniffée » sous forme de poudre, fumée sous forme de crack, la cocaïne joue directement sur la transmission d’un neurone à l’autre dans le cerveau, en interférant avec la dopamine.

Le système de récompense de l’encéphale est ainsi constamment activé, ce qui donne l’impression à son utilisateur d’être heureux et invincible quoi qu’il arrive.

Dans le classement des drogues causant le plus de dommages à ses utilisateurs et à la société, la cocaïne occupe deux places : fumée en crack, elle est troisième, et sniffée, cinquième.

Son image parfois connotée trop positivement et banalisée, notamment par le cinéma américain, pourrait jouer dans sa banalisation selon certains experts. Des économistes ont également souligné que l’augmentation des échanges commerciaux mondiaux ont favorisé sa plus large diffusion en même temps que la baisse de son prix.

3 : la nicotine

Surprise : la nicotine, pourtant en vente presque libre dans beaucoup de pays du monde, et dont de nombreux états apprécient les recettes fiscales, est la troisième drogue au monde qui crée le plus de dépendance.

L’absorption de nicotine provoque une augmentation de dopamine de 25 à 40 % dans la zone de récompense du cerveau. D’après une étude américaine, deux tiers des consommateurs de nicotine développent une récompense.

Dans les cigarettes industrielles, notamment, les fabricants utilisent des additifs pour augmenter le taux de nicotine transmis au cerveau et solliciter les centres de récompense. L’absence de ces additifs fait chuter le taux de fabrication de la dopamine, le maintenant sous le seuil maximal.

Quelle place occupe le tabac dans le classement des drogues causant le plus de dommages à ses utilisateurs et à la société ? Mystère. Bien que la cigarette tue un consommateur sur deux, qu’elle engendre des maladies parfois invalidantes et coûte des milliards chaque année aux systèmes de santé des pays où elle est consommée, aucune étude visant à la catégoriser dans ce classement n’a jamais été faite.

Cette absence pourrait s’expliquer par le fait que les modes de consommation alternatifs, comme la cigarette électronique, ne recourant pas à des additifs, feraient baisser drastiquement sa dépendance et sa dangerosité, ne faisant plus porter l’étude sur une molécule, mais sur la combustion d’un mélange utilisé par l’industrie. Des études récentes ont également démontré que la nicotine n’était pas directement la cause des cancers, mais que ceux-ci sont provoqués par les additifs et produits de la combustion (goudrons…).

4 : les barbituriques

Les barbituriques sont des médicaments qui interfèrent avec la signalisation chimique dans le cerveau, ce qui a pour effet de fermer diverses régions de l’encéphale. A l’origine destinés à traiter l’anxiété et les troubles du sommeil, les barbituriques se sont avérés particulièrement dangereux.

Ils contribuaient à la destruction des fonctions auxquelles ils étaient censés pallier, les rendant de plus en plus indispensables à leurs utilisateurs. Surtout, ils pouvaient causer l’arrêt des fonctions respiratoires.

La dépendance aux barbituriques était courante lorsque ces médicaments étaient facilement disponibles sur ordonnance, mais elle a considérablement diminué depuis que d’autres médicaments les ont remplacés.

Les barbituriques sont utilisés depuis des années par des addictologues comme preuve que la dangerosité d’une substance est directement liée à sa disponibilité.

5 : l’alcool

Légal et en vente libre dans de nombreux pays, l’alcool est néanmoins une substance fortement addictive. Son score sur les tests d’addiction est nettement supérieur à la moyenne. L’alcool fonctionne comme le tabac, en augmentant les niveaux de dopamine dans le cerveau, sur des scores allant de 40 à 360 %.

D’après l’OMS, deux milliards de personnes ont consommé de l’alcool dans le monde en 2012, et 3 millions en sont mortes.

L’alcool est classé comme la substance addictive ayant cause le plus de dégâts à la société au monde, devant l’héroïne, la cocaïne, les barbituriques, mais sans avoir testé les cigarettes de tabac avec leurs additifs.

Sources :  The Lancet / Science Direct /The Economist

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Guillaume

Passionné par l'espace et la littérature, je mets à profit ma vision du monde scientifique dans la rédaction de Science Expert en tant que journaliste indépendant. Je vis en Bretagne.

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