Des astronomes expliquent la disparition d’une exoplanète
Des astronomes s’étonnaient d’avoir vu disparaître en 2014 une exoplanète identifiée quatre ans plus tôt. Ils viennent en fait de découvrir qu’il ne s’agissait que d’un nuage de poussières, résultant d’une collision catastrophique.
L’existence de Fomalhaut b a été révélée en 2008, sur la base de données obtenues en 2004 et en 2006 grâce au célèbre télescope Hubble.
Si habituellement, les scientifiques ont recours aux détections indirectes, telles que la méthode du transit planétaire ou les effets de microlentille gravitationnelle, Fomalhaut b avait fait l’objet d’observations directes grâce à Hubble.
Toutefois, plusieurs questionnements taraudaient les spécialistes. Ces derniers se demandaient notamment pourquoi sa trajectoire était si atypique et pour quelle raison elle n’émettait aucun rayonnement infrarouge.
L’analyse en 2014 de données captées par le même télescope de la NASA démontrait la disparition de cet astre. Un scénario digne des plus grandes œuvres de science-fiction.
L’étude réalisée par A. Gáspár and G. Rieke, parue récemment dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, suggère seulement l’existence d’un nuage de poussière d’une taille planétaire, occasionné par la rencontre de deux corps orbitant autour de l’étoile Fomalhaut.
Désormais, le nuage de débris, constitué de particules de poussière d’environ 1 micron (1/50ème du diamètre d’un cheveu humain), est inférieur à la limite de détection de Hubble.
« Ces collisions sont extrêmement rares et c’est incroyable d’avoir pu en observer une. Nous étions au bon endroit au bon moment », raconte en substance Gáspár de l’Université de l’Arizona, Tucson. Ces improbables manifestations ne se produiraient qu’une fois tous les 200 000 ans selon les chercheurs.
Ces derniers pensent que cet événement s’est produit peu de temps avant les premières observations réalisées en 2004.
Gáspár, Rieke et d’autres astronomes observeront à nouveau le système Fomalhaut avec le prochain télescope spatial James Webb de la NASA, dont le lancement prévu en mars 2021.