Le génome du calamar géant enfin dévoilé
Rarement observé mais jamais capturé, le calamar géant (photo d’illustration non représentative) conserve encore une grande part de mystère. Le séquençage de son génome par une équipe de chercheurs a permis d’en apprendre un peu plus sur cet impressionnant céphalopode.
Des scientifiques affiliés à l’Université de Copenhague ont fait paraître leurs résultats dans la revue GigaScience. Ils lèvent notamment le voile sur l’évolution et l’anatomie de cette espèce susceptible d’atteindre 13 mètres de long selon les estimations.
Pour débuter, le calamar géant partage l’essentiel de ses gènes avec d’autres animaux bien moins mystérieux. Avec 2,7 milliards paires de bases, la taille de son génome correspond à 90% de la taille de génome humain.
Qu’ont observé les chercheurs de si instructif ? Tout d’abord, ils ont constaté que le calamar ne possédait qu’une seule copie du gène Hox, tandis qu’on en compte 39 répartis en 13 clusters dans le génome de l’être humain. Les gènes Hox déterminent notamment les patrons de développement des membres chez les vertébrés.
Cette découverte fait penser aux scientifiques que le deuxième plus grand mollusque au monde n’a pas atteint cette taille considérable grâce à la duplication du génome entier.
“Les céphalopodes ont des caractéristiques complexes et élaborées, nous pensons qu’ils ont évolué indépendamment des vertébrés” commente Carole Albertin, l’une des co-auteurs de cette recherche.
“En comparant leur génome, on peut se demander si les céphalopodes et les vertébrés sont construits de la même façon ou non”, ajoute-t-elle.
Son équipe a également identifié plus de 100 gènes de la famille des protocadhérines à l’occasion du séquençage, des gènes que l’on ne trouve pas en abondance chez les invertébrés. Ces protocadhérines que les chercheurs croient “importantes” pour connecter correctement un cerveau complexe.
Ont par ailleurs été recensés des gènes codant pour la réflectine, une protéine essentielle au camouflage des calamars.