La consommation modérée d’alcool bénéfique pour la santé cardiaque : les mécanismes révélés par une étude
Une nouvelle étude met en lumière une explication quant à la raison pour laquelle une consommation d’alcool légère à modérée est associée à une réduction du risque de maladies cardiaques. Pour la première fois, les chercheurs ont découvert que l’alcool, en quantités légères à modérées, était associé à une réduction à long terme de la signalisation de stress dans le cerveau. Cet impact sur les systèmes de stress du cerveau semblait expliquer de manière significative les réductions des événements cardiovasculaires chez les buveurs légers à modérés participant à l’étude. Les résultats ont été publiés dans la revue Journal of the American College of Cardiology.
Cependant, les auteurs ne prônent pas l’utilisation de l’alcool pour réduire le risque d’attaque cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral en raison des autres effets pouvant être préjudiciables à la santé. Au contraire, ils cherchent à comprendre comment la consommation légère à modérée d’alcool réduit les maladies cardiovasculaires et à trouver d’autres approches capables de reproduire ou d’induire les effets protecteurs de l’alcool sur le cœur sans les effets néfastes de l’alcool.
Des études épidémiologiques précédentes ont suggéré que la consommation légère à modérée d’alcool (1 verre par jour pour les femmes et 1 à 2 verres par jour pour les hommes) est associée à un risque moindre de maladies cardiovasculaires. Mais on ne savait pas si l’alcool était responsable de ces bienfaits ou si les modes de vie, le statut socio-économique ou d’autres facteurs protégeaient le cœur des consommateurs légers/modérés.
L’étude menée par K Mezue et M Osborne, qui a inclus plus de 50 000 individus inscrits au biobanque Mass General Brigham, a évalué la relation entre la consommation légère/modérée d’alcool et les événements cardiovasculaires indésirables majeurs après avoir ajusté pour une gamme de confondants génétiques, cliniques, de mode de vie et socio-économiques. Les chercheurs ont constaté que la consommation légère/modérée d’alcool était associée à une réduction substantielle du risque d’événements cardiovasculaires, même après avoir tenu compte de ces autres facteurs.
Un sous-ensemble de 754 individus ayant déjà subi une imagerie cérébrale en tomographie par émission de positrons et en tomodensitométrie (principalement pour la surveillance du cancer) a été suivi afin de déterminer l’effet de la consommation légère/modérée d’alcool sur l’activité de repos du réseau neural lié au stress.
L’imagerie cérébrale a montré une réduction de la signalisation de stress dans l’amygdale, la région cérébrale associée aux réponses au stress, chez les personnes qui consommaient de l’alcool légèrement à modérément par rapport à celles qui s’abstenaient d’alcool ou qui en buvaient peu. Lorsque les chercheurs ont examiné l’historique de ces individus en matière d’événements cardiovasculaires, ils ont constaté moins d’attaques cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux chez les buveurs légers à modérés. Les chercheurs ont conclu que les changements cérébraux chez les buveurs légers/modérés expliquaient une partie significative des effets protecteurs sur le cœur.
Les chercheurs ont évalué si la consommation légère/modérée d’alcool serait encore plus efficace pour réduire les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux chez les personnes sujettes à une réponse de stress chroniquement élevée, telles que celles ayant des antécédents d’anxiété significative. Ils ont constaté qu’au sein de l’échantillon de 50 000 patients, la consommation légère à modérée d’alcool était associée à un effet protecteur pour le cœur presque deux fois plus élevé chez les personnes ayant des antécédents d’anxiété que chez les autres. L’étude a également montré que toute quantité d’alcool augmente le risque de cancer. Et à des quantités d’alcool plus élevées, soit plus de 14 verres par semaine, le risque d’attaque cardiaque commence à augmenter tandis que l’activité cérébrale globale commence à diminuer (ce qui peut être associé à une santé cognitive défavorable).