Journée mondiale contre le SIDA : où en sommes-nous ?
Ce premier décembre est la journée mondiale contre le SIDA, instaurée en 1988 à l’initiative de l’OMS. Le moment de faire un point sur cette épidémie et sur la recherche.
SIDA, une épidémie quarantenaire
C’est à la fin des années 70 que sont diagnostiqués les premiers cas « officiels » de SIDA aux Etats-Unis, même si les recherches ultérieures du patient zéro ont remonté jusqu’en Afrique de l’Ouest, dans une période estimée aux années 1915 – 1940.
Il n’y a néanmoins pas de certitude : certains chercheurs supposent que l’origine de la transmission du virus du singe à l’homme viendrait de la consommation de viande simienne, tandis que d’autres contestent, soulignant la soudaineté de l’apparition de l’épidémie qui ne cadre pas avec ces données.
Le premier cas documenté de contamination par le SIDA chez l’homme date de 1959. Le syndrome est nommé en 1980 AIDS par un hôpital américain, puis SIDA en 1981 par le canada, dont la législation oblige à publier les documents en anglais et en français. Les chercheurs canadiens ont choisi cet acronyme par rapport aux travaux du français Luc Montagnier, qui parle de « Syndrome d’ImmunoDeficience Acquise ». Le virus est, quand à lui, nommé VIH, Virus de l’Immunodéficience Humaine.
Une épidémie encore vive
Le 26 novembre 2020, le dernier rapport de l’ONUsida, agence de l’ONU dédiée à cette maladie, fait état de 38 millions de porteurs dans le monde. En France, il y a 170 000 personnes séropositives, et en moyenne 6000 nouvelles personnes diagnostiquées chaque année.
C’est d’ailleurs le facteur le plus inquiétant : l’épidémie continue de progresser, certes plus lentement, mais tout de même significativement. Et si les traitements sont aujourd’hui de plus en plus efficaces, la piste d’un vaccin et l’éradication de la maladie est encore loin…
La difficulté pour les chercheurs à mettre au point un vaccin est la grande mutabilité du virus. L’essai de vaccin le plus concluant a été mené en 2009, et a révélé une efficacité de 31 %, ce qui est très faible, sur une période très courte.
Certaines pistes sont explorées, notamment par l’Institut Pasteur. L’organisme de recherche se penche, notamment, sur le cas de patients contaminés, mais dont le virus est indétectable dans le plasma sanguin. Un effet habituellement obtenu par des traitements, et qui semble pourtant être développé naturellement par les patients. Les chercheurs estiment qu’il s’agit d’une piste intéressante pour créer un traitement vaccinal. Mais il y en a encore pour plusieurs années avant que cette piste aboutisse, si c’est le cas.
La médecine sait, aujourd’hui, prévenir la contamination, empêcher le déclenchement du syndrome, et même éviter la contamination par un traitement médicamenteux préventif. Des solutions néanmoins exigeantes, accessibles aux pays riches, alors que l’Afrique reste le continent le plus touché, et qui ne constituent pas une panacée.
Le mieux est de rester prudent, et de se protéger. L’épidémie de SIDA a fait 40 millions de morts depuis le début.