Des centaines d’espèces menacées d’extinction depuis les incendies en Australie
Entre juin 2019 et mars 2020, l’Australie a connu des incendies d’une ampleur rarement observée.
Ce phénomène n’a pas été sans conséquences sur la faune et la flore de ce pays de l’hémisphère sud. Des centaine d’espèces animales et végétales pourraient être menacées d’extinction à la suite de ce drame selon les experts.
C’est peu de dire que ces feux de forêts auront in fine des effets dévastateurs sur le plan de la biodiversité. « Je ne crois pas que nous ayons vu un seul événement en Australie qui ait détruit autant d’habitats et poussé autant de créatures au bord de l’extinction » a regretté Kingsley Dixon, écologiste à l’université Curtin de Perth.
Parmi les espèces menacées, on distingue l’escargot de Palethorpe. Ce gastéropode à coquille endémique à l’Australie – c’est à dire que l’on a uniquement trouvé dans ce pays, – en l’occurrence dans le parc national de Werrikimbe en Nouvelles-Galles du Sud, qui a entièrement brûlé.
Un autre chiffre illustre l’ampleur de la catastrophe écologique : les flammes ont dévoré plus de 20 % de la couverture forestière totale de l’Australie selon une analyse parue en février 2020 dans Nature Climate Change. Même si les plantes et les animaux ont survécu aux flammes, leurs habitats peuvent avoir été tellement modifiés que leur survie est menacée. Plus de 500 espèces de plantes et d’animaux pourraient désormais être menacées, voire avoir complètement disparu selon les experts.
49 vertébrés qui n’étaient pas menacés avant les terribles incendies remplissent les conditions requises pour faire partie de la liste des espèces menacées, ont expliqué cet été les chercheurs dans la revue Nature Ecology and Evolution.
Les koalas ont incarné la population animale affectée par ces feux auprès du grand public. 60 000 d’entre eux ont péri parmi les 330 000 recensés selon les écologistes dans un rapport pour le World Wildlife Fund Australia. Outre l’impact sur les koalas, le rapport du WWF Australie suggère que pas moins de 3 milliards de mammifères, oiseaux, reptiles et grenouilles sont morts ou ont été déplacés à l’occasion de ces incendies.
Petit motif d’espoir, Plusieurs espèces animales que l’on pensait en grand péril après les incendies qui ont brûlé près de la moitié des 4 400 kilomètres carrés de Kangaroo Island ont également survécu mieux que prévu (SN : 13/01/20). Dans les réserves particulièrement brûlées de l’extrémité ouest de l’île, de minuscules marsupiaux carnivores appelés Sminthopsis aitkeni (Kangaroo Island dunnarts) apparaissent fréquemment dans les pièges à caméra.
C’est également le cas de cacatoès noirs qui se sont adaptées en se déplaçant vers des zones non brûlées avec des arbres nourriciers
les espèces végétales endémiques, c’est-à-dire celles que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur Terre, qui ont le plus besoin d’être conservées.
Les incendies ont brûlé 25 à 100 % de l’aire de répartition de 257 espèces de plantes pour lesquelles « les intervalles historiques entre les incendies dans leur aire de répartition sont probablement trop courts pour leur permettre de se régénérer efficacement », explique M. Gallagher.
Habituellement, elles tuées par le feu et se régénèrent par la suite à partir des graines survivantes.
Ces espèces, qui présentent un certain degré de tolérance au feu, sont exposées à un « risque accru d’extinction ». Il s’agit notamment d’arbustes et d’arbres tels que la boronia granitique (Boronia granitica), le goupillon de Forrester (Callistemon forresterae), le pin cyprès nain (Callitris oblonga) et le gommier des neiges de Wolgan (Eucalyptus gregsoniana).
La disparition de la végétation n’a pas seulement mis les animaux en danger. De nombreuses plantes pourraient également être en danger, bien que les experts n’aient pas encore dressé de liste officielle.
Le problème aujourd’hui est que le changement climatique a augmenté la fréquence des incendies au point que beaucoup de plantes sont incapables d’atteindre l’âge adulte et de produire des graines avant le passage du prochain incendie, ce qui signifie qu’elles pourraient disparaître de ces écosystèmes.