Covid-19 : les nourrissons protégés de justesse
Le Covid 19 est-il dangereux pour les jeunes enfants ? C’est sur cette question que s’est penchée une équipe de Harvard, obtenant des résultats mitigés, mais satisfaisants.
Nourrissons fragiles
C’est un fait connu depuis longtemps de la littérature médicale : les femmes enceintes et les nouveaux-nés sont plus sensibles que la moyenne aux affections respiratoires, grippe en tête. Des études récentes ont démontré que les nouveaux-nés étaient plus atteints par des formes graves du Covid-19 que la moyenne.
Habituellement, les nouveaux nés bénéficient du système immunitaire de la mère. Ceci se fait par transfert des immunoglobulines dans le placenta via le cordon ombilical. D’ailleurs, la concentration en anticorps du cordon est supérieur à la moyenne du sang de la mère.
Ce qui permet au nourrisson de bénéficier durant quelques semaines d’un taux d’immunoglobulines compris entre 100 et 130 % de celles de sa mère. Le transfert, durant la grossesse, débute à la 13ème semaine et se poursuit jusqu’à la 36ème semaine, soit le deuxième semaine du neuvième mois.
Voilà qui explique, d’ailleurs, pourquoi les bébés prématurés sont plus fragiles : ils n’ont pas reçu toute la charge d’anticorps nécessaire.
Covid : une protection à peine satisfaisante
Pour leur étude, Caroline Atyeo, Krista M. Pullen, Evan A. Bordt, Douglas Lauffenburger, Andrea G. Edlow, Galit Alter de l’université de Harvard ont prélevé sur un groupes de femmes des échantillons de sang et de cordon ombilical. Le groupe était constitué de 22 femmes infectées par le Covid et de 34 femmes non infectées.
Cette observation a permis trois constats. Tout d’abord, aucun nourrisson n’a été infecté par le Covid-19, ce qui est une bonne nouvelle. Ensuite, le transfert des immunoglobulines, particulièrement contre la grippe et la coqueluche, était d’un niveau comparable chez les mères infectées et non-infectées, ce qui démontre que l’infections au Covid ne freine pas le transfert des défenses immunitaires de la mère au fœtus.
Le troisième, c’est que le transfert des immunoglobulines permettant de lutter contre le Covid-19 est plus faible chez les mères ayant contracté le virus au troisième trimestre de la grossesse. Le taux mesuré dans le cordon est inférieur à la concentration dans le sang maternel. Néanmoins, les immunoglobulines transférées seraient les plus efficaces, permettant une protection optimale du nourrisson contre le Covid, durant un laps de temps significatif.
En conclusion, même si la couverture contre le Covid-19 des nourrissons est plus faible quantitativement, elle est suffisante qualitativement, pour quelques semaines. En revanche, les enfants de mères non infectées, sont, eux, pleinement exposés et doivent être protégés.
Source : Compromised SARS-CoV-2-specific placental antibody transfer