Comment ne pas attraper le Covid en voiture

Peut-on donner ou contracter le Covid lors d’un trajet en voiture ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre une équipe américaine. Pour cela, ils se sont penchés sur les flux d’air à l’intérieur d’une voiture.

Une étude en courant d’air

C’est le sujet de préoccupation numéro un de la communauté scientifique, comme du monde : le SARS-COV-2, alias Covid-19, les moyens par lesquels il agit, mais aussi par lesquels il se transmet.

Une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts et de Providence s’est posé la question de la transmission du virus à l’intérieur d’une voiture. Trajets familiaux, entre voisins, covoiturage, dans quelle mesure deux personnes qui ne vivent pas sous le même toit peuvent-elles transmettre ou contracter la maladie ?

Les agents se transmettent en effet par les aérosols et gouttelettes expirées, qui restent en suspension dans l’air durant de longues périodes. Pour ce faire, l’équipe a simulé le microclimat dans l’habitacle d’un véhicule, rien de moins.

© Department of Physics, University of Massachusetts 2020 – Science Advances 01 Jan 2021

Le premier résultat que démontre l’étude, c’est que le meilleur moyen de ne pas contracter le Covid dans une voiture à cause d’un passager est de ne pas prendre de passager. C’est une évidence, mais, comme l’observent les auteurs, ce n’est pas un moyen écologique viable. Le covoiturage représente plusieurs millions de trajets par jour dans le monde, par choix ou par obligation.

© Department of Physics, University of Massachusetts 2020 – Science Advances 01 Jan 2021

De même, le port du masque ne suffit plus : l’habitacle d’une voiture est exigu et ne permet pas de respecter les règles de distanciation sociale. Les aérosols peuvent se déposer sur les vêtements et d’autres parties avec lesquelles le passager sain pourra être en contact une fois seul et sans masque. Les tests préliminaires de l’équipe ont indiqué une accumulation de charge virale dans l’intégralité de l’habitacle au bout que quinze minutes, avec une résistance du virus dans l’air de trois heures.

En réalisant leurs étude préliminaires, les chercheurs se sont rendus compte que, même si l’habitacle d’une voiture était reconnu unanimement comme un endroit de transmission important pour tous les virus, en revanche, peu d’études se penchaient sérieusement sur ce sujet.

Maximum deux personnes avec les fenêtres ouvertes

La moins bonne solution est de faire appel aux échangeurs à l’intérieur du véhicule, les ventilations mécaniques ou la climatisation : le niveau d’air brassé est insuffisant pour éliminer une quantité suffisante de charge virale.

D’une manière totalement contre-intuitive, les chercheurs, après avoir étudié différents types de circulation d’air, en sont arrivés à la conclusion que la méthode la plus efficace pour limiter la contamination était le flux transversal dominant. Autrement dit des échanges d’air d’un côté de la voiture à un autre, toutes fenêtres ouvertes, à l’avant et à l’arrière.

© Department of Physics, University of Massachusetts 2020 – Science Advances 01 Jan 2021

L’ouverture des fenêtres passager et conducteur uniquement n’est pas un modèle satisfaisant : la meilleure évacuation des flux est par appel d’air croisé, les modèles des chercheurs ont démontré que l’air entrant par la vitre avant côté passager ressortant par la vitre arrière côté conducteur, et vice-versa, ce qui fait que chacun est préservé de la charge virale de l’autre.

Parfait pour un modèle ou seuls deux passagers occupent la voiture, inefficace quand un ou deux autres passagers sont sur la banquette arrière.

Bref, si vous ne voulez pas risquer d’attraper le Covid lors d’un trajet en voiture avec un passager, ne soyez que deux, ouvrez les quatre fenêtres, et, en plein hiver, couvrez-vous bien, sous peine, à la place du Covid, d’attraper un sévère coup de froid.

Source : Airflows inside passenger cars and implications for airborne disease transmission

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Guillaume

Passionné par l'espace et la littérature, je mets à profit ma vision du monde scientifique dans la rédaction de Science Expert en tant que journaliste indépendant. Je vis en Bretagne.

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