5G et santé : attention aux fake news
La 5G aura-t-elle un impact nocif sur l’environnement ? Si cette question demeure légitime, des opposants au déploiement du réseau exagèrent manifestement les conséquences qu’elle pourrait avoir sur la faune.
Nul besoin d’être anti-spéciste pour vouloir préserver le bien-être des animaux. D’ailleurs, des chiffres révélés par l’IFOP en 2018 témoignent de la préoccupation des français pour nos congénères. Nous sommes d’ailleurs 67% à estimer que les animaux sont mal défendus par les politiques.
La diffusion de cette nouvelle technologie inquiète tellement certains militants qu’ils sont prêts à amplifier des résultats voire à diffuser des fake news pour nuire à l’image de la 5G et freiner son développement.
Il s’agit tout d’abord de médias ayant évoqué une prétendue hausse corporelle chez les insectes exposés aux ondes générées par la 5G. Ils se sont basés sur une étude partie dans la revue Nature qui rapporte que dans ces circonstances, “la puissance absorbée par les insectes devrait augmenter par rapport à celles des systèmes de communication sans fil actuels”. D’une part, l’auteur précise qu’il n’a pas “effectué de simulations complètes en raison d’incertitudes concernant les capacités thermiques spécifiques des insectes et les mécanismes de dissipation de la chaleur”. D’autre part, il s’est basé dans le cadre de sa recherche sur les effets d’une fréquence maximale de 120 Ghz, bien supérieure à la fréquence la plus haute envisagée pour la 5G.
Les conclusions du rapport du Programme national de toxicologie (NTP) peuvent également susciter des interprétations hâtives. Ses auteurs ont mis en évidence une augmentation des risques de tumeurs cardiaques chez des rats mâles exposés à des niveaux élevés d’ondes électromagnétiques utilisées en téléphonie 2G et 3G. Alors imaginez avec la 5G…
Pourtant, l’effet cancérigène serait très faible, si tant est qu’il existe, selon un chercheur en santé environnementale. Par ailleurs, l’approche méthodologique est remise en cause. Difficile effectivement de transposer les résultats des rongeurs aux hommes, sachant notamment que ce derniers n’absorbent pas les ondes de la même façon.