Le nutri-score dérange les industriels
Doucement mais surement, le nutri-score gagne de la place dans les linéaires des points de vente. Cela étant, celui qu’on appelait initialement le logo 5 couleurs bute sur des barrières importantes.
La lutte contre la malbouffe demeure un jeu de santé publique dans l’Hexagone. La part d’obèses est passée de 11,5% en 2008 à 21,6% en 2016. Des publics qui ont davantage de chances de développer entre autres du diabète, des cardiopathies et d’autres maladies selon l’OMS.
Imaginé dans le cadre du Programme National Nutrition Santé, le nutri-score doit pouvoir guider les consommateurs vers les aliments les plus sains. 9 sur 10 de ces derniers ont une opinion favorable à l’endroit de ce système d’information nutritionnel et 4 sur 10 déclarent avoir déjà jeté leur dévolu pour un produit “nutriscoré”.
A l’automne 2019, on répertorie environ 5 400 produits du commerce et un peu plus du double du e-commerce qui font l’objet de cet étiquetage. Parmi les facteurs qui ont favorisé son intronisation, on compte notamment la mobilisation des associations de consommateurs et la dénonciation par les médias des lobbys qui s’opposaient au nutri-score. Quid de nos voisins européens ? Loin d’être à la traîne, certains nous ont même précédés à l’image des belges et des espagnols qui ont adopté le nutri-score dés 2018.
Mais avant de voir les 5 couleurs apposées sur l’ensemble des produits, il va falloir patienter un peu.
Tout le monde ne joue pas le jeu, loin s’en faut ! Des géants de l’agroalimentaire dont Unilever, Kraft, Coca-Cola ou encore Ferrero sont réticents au nutri-score. Cette dernière entreprise redoute peut-être de souffrir une nouvelle fois en termes d’image, après la polémique portant sur son recours à l’huile de la palme. Puisqu’ils n’y sont pas contraints et que des groupes de pression travaillent sans doute à ce qu’il ne devienne pas obligatoire…