Le protoxyde d’azote a augmenté de 20% depuis l’ère préindustrielle

Les conséquences néfastes du CO2 dans l’atmosphère font régulièrement l’objet d’études, largement relayées dans les médias. Or, ce n’est pas le seul gaz à effet de serre qui met en danger l’avenir de notre planète, le protoxyde d’azote (N₂O) met également en péril les objectifs climatiques et l’Accord de Paris indique une étude parue récemment dans la revue Nature.

Celle-ci a été menée par l’Université étasunienne d’Auburn et a impliqué des scientifiques de 48 instituts de recherche répartis dans pas moins de 14 pays.  Qu’ont découvert les auteurs ? D’après eux, le N₂O, également appelé protoxyde d’azote et oxyde nitreux a bondi de 270 parties par milliard (ppb) en 1750 (ère préindustrielle) à 331 ppb en 2018.

Cela correspond à une augmentation de l’ordre de 20 % dont une majeure partie s’explique par les émissions occasionnées par les activités humaines au cours des 50 dernières années.

Le Dr Parvadha Suntharalingam, auteur principal et professeur à l’école des sciences environnementales de l’Université d’East Anglia estime qu’il s’agit à ce jour du “tableau le plus complet et le plus détaillé des émissions de protoxyde d’azote et de leur impact sur le climat.”

Le professeur Hanqin Tian a codirigé l’étude, il est directeur du Centre international pour la recherche sur le climat et le changement mondial à l’École des sciences forestières et de la faune sauvage de l’Université d’Auburn. Selon lui, l’augmentation est principalement issue « de l’agriculture, et la demande croissante de nourriture et d’aliments pour animaux va encore augmenter les émissions mondiales » de ce polluant. 

Le Brésil, l’Inde et la Chine affichent les taux de croissance des émissions les plus élevés, des territoires dans lesquels la production agricole et le nombre de têtes de bétail ont progressé.

Les principaux contributeurs aux émissions mondiales de N₂O sont des pays d’Asie de l’Est, d’Asie du Sud, d’Afrique et d’Amérique du Sud. En Chine, en Inde et aux États-Unis, ce sont les engrais synthétiques qui composent la plus grande partie des rejets selon l’étude. L’application d’effluents d’élevage représente quant à elle une part importante des polluants en Afrique et en Amérique du Sud.

Le N₂O constitue un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le dioxyde de carbone qui reste dans l’atmosphère pendant plus de 100 ans.

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steeve

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